Les années 50


Les débuts, années 50 : « Les seules matières qui me permettaient d'avoir de très bonne notes, au lycée, étaient le dessin (car il fallait dessiner), et les sciences naturelles (car il fallait aussi dessiner). Dans toutes les autres disciplines, je me distinguais par mon obstination à m'accrocher à ce statut de joyeux cancre, années après années, redoublements après redoublements. Vers l'âge de 15 ans, poussé par mon professeur de peinture Auguste Clergeau (que nous avions gentiment surnommé « Gouachou »), j'achetai mes premiers tubes de peinture à l'huile, et décidai de devenir à la fois Cézanne, Gauguin et Van Gogh.
Mes premières natures mortes furent brossées en écoutant Wagner. J'ai retrouvé, voila quelques années, mes premiers paysages dans le grenier familial. Des petits coins de l'ile de Ré, où nous passions toutes nos vacances. J'avais planté mon chevalet dans un jardin, au Bois plage, puis sur le port de Saint martin.
Avec l'âge, je n'ai plus honte de ces peintures un peu gauches, que je regarde avec nostalgie. J'y retrouve toutes les odeurs de marée, de dunes, d'herbes et d'oeillets sauvages.
Auguste Clergeau est entré dans l'histoire de l'Art de mon pays, et j'ai redécouvert avec émerveillement ses paysages de la Creuse sur internet et dans des ventes aux enchères.